STRESSÉ(E) ? BOUGE !

Entretien avec Dre Charlotte Jacquemin – médecin de la Clinique de physiothérapie et de médecine du sport de l’Université de Montréal, Isabelle Doré et Ahmed Jérôme Romain – professeurs de l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’UdeM.

On va se le dire : les universitaires connaissent leur lot de montagnes russes d’émotions pendant leurs études. Ils rencontrent d’ailleurs généralement les mêmes défis et insécurités au cours de leur cheminement, soit la peur de l’échec, de ne pas être à la hauteur de leurs attentes, de ne pas atteindre leurs objectifs, du jugement et du regard des autres.

Cher(e) étudiant(e), apprendre à gérer les pensées négatives et le stress liés à ces peurs fait partie des acquis qui te serviront tout au long de ta vie professionnelle !

Plusieurs moyens permettent d’y arriver. Parmi eux, notre préféré au CEPSUM : bouger ! On a pensé à toi et on s’est entretenus avec un médecin de la Clinique de physiothérapie et de médecine du sport ainsi que deux professeurs de l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’Université de Montréal pour en apprendre un peu plus au sujet de la gestion du stress par le sport et l’activité physique.

En plus de quelques faits importants, voici les précieux conseils de la Dre Charlotte Jacquemin, du professeur Ahmed Jérôme Romain et de la professeure Isabelle Doré :

« L’activité physique contribue à diminuer le niveau de stress et les symptômes d’anxiété passagers, en plus d’améliorer la cognition, la vigilance, l’attention et la concentration. » – Isabelle Doré

Bénéfices express

Intégrer quelques pauses pour bouger entre les périodes d’étude et de préparation aux examens c’est donc ultra bénéfique. Mais pourquoi exactement ?

Principalement, trois éléments expliquent cet effet :

  • Bloquer le négatif : à court terme, l’activité physique exerce un effet de blocage des pensées négatives, des ruminations et du stress. C’est pourquoi on se sent plus léger lorsqu’on termine un entrainement.
  • Susciter du positif : le sport est bénéfique pour l’estime de soi. Meilleure est l’estime, moins importants seront les symptômes anxieux.
  • Partager : l’activité physique est un véhicule d’interactions sociales ! Discuter avec d’autres étudiants à propos du stress relié à tes études, ça permet aussi de le diminuer.

« La pratique régulière d’activité physique favorise également un sommeil plus réparateur. » – Dre Charlotte Jacquemin

Une dose optimale ?

Maintenant, tu te demandes probablement comment tu vas faire pour insérer des périodes d’activité physique dans ton horaire un peu fou d’étudiant(e)s détenant un emploi à temps partiel, des amis, une famille et un chat. Et selon les moments que tu arriveras à y consacrer, est-ce que ce sera suffisant pour en tirer les effets bénéfiques ?

Certes, la recommandation canadienne d’au moins 150 minutes d’activité physique aérobie d’intensité modérée à vigoureuse par semaine peut sembler difficile à atteindre pour une personne aux études. En revanche, bouger pendant quelques minutes durant la semaine est déjà mieux que de demeurer sédentaire.

« La dose exacte d’activité physique pour atténuer les effets du stress et de l’anxiété est très difficile à trouver. Pour tout ce qui est cognition et vigilance, dès que l’on s’approche des 80 à 90 minutes par semaine, on retire déjà des bénéfices positifs. Ceci dit, ce qu’il faut garder en tête, c’est que peu importe la durée, toute activité physique ou sportive est bénéfique. » – Ahmed Jérôme Romain

Trouve ton moment

La clé est de te fixer des objectifs atteignables selon ta situation. Surtout, fixe-toi des objectifs qui sont compatibles avec ton horaire. Tu as un trou de 20 minutes deux fois par semaine ? C’est parfait pour un peu de course autour du campus ! L’activité n’a pas besoin d’être formelle, en équipe ou encadrée. L’important, c’est de bouger.

Tu peux aussi expérimenter quel moment est le plus efficace pour toi. Certains retirent plus de bénéfices à pratiquer l’activité physique avant une session d’études puisqu’ils présentent généralement des ruminations à ce moment, alors que d’autres auront préférablement besoin de relâcher le stress accumulé après un examen ou une séance de révision.

Faire des essais et observer comment tu réagis lors des différentes situations te permettra d’apprendre à mieux te connaître et à placer tes activités physiques stratégiquement dans ton calendrier.

« Pour quelqu’un qui a du mal à se concentrer pendant les examens – une personne hyperactive ou anxieuse, par exemple – on sait qu’un peu d’activité physique effectuée juste avant de réaliser un effort mental augmentera le niveau d’attention et diminuera le niveau de stress. » – Ahmed Jérôme Romain

La science de l’UdeM au service des étudiants

Les chercheurs de l’UdeM sont conscients que les étudiants du campus doivent composer avec le stress tout au long de leur parcours scolaire. C’est pourquoi ils travaillent activement à trouver des moyens afin de vous accompagner durant cette période plus ardue.

Développée en partenariat avec le Centre Étudiant de Soutien à la Réussite (CÉSAR) des services aux étudiants (SAÉ), Étude en mouvement est une initiative qui vise à encourager la conciliation études et activité physique permettant de conserver un équilibre de vie et de favoriser l’apprentissage durant les périodes d’études. Gratuite, l’activité s’adresse à tous les étudiants de l’UdeM , particulièrement à ceux qui ont besoin de bouger durant l’étude ou qui souhaitent augmenter leur capacité de concentration. L’étude en mouvement est également efficace pour réduire le stress scolaire.

Étude en mouvement se divise en deux volets :

  • Rencontres individuelles avec un kinésiologue : profite de l’expertise d’un spécialiste afin de te familiariser avec les installations, d’identifier le type d’activité qui te correspond le mieux et le moment le plus propice à l’étude en mouvement. Il t’accompagnera ensuite afin de bâtir un plan d’entrainement qui met à profit des séances d’études en mouvement. Le kinésiologue reste disponible durant la session pour t’offrir un suivi.
  • Installations adaptées : des vélos stationnaires seront très prochainement installés à la bibliothèque de kinésiologie de l’UdeM. Profite du calme, de la lumière et de la magnifique vue qu’offre l’endroit pour réaliser des séances d’études en mouvement !

Bibliothèque de kinésiologie de l’UdeM, située au 8e étage du CEPSUM

Ça t’intéresse ? Fais vite, les places sont limitées ! Contacte le secrétariat du département de kinésiologie au 514-343-8050.

N’hésite pas. On t’écoute

Advenant le cas où ça ne va pas, sache qu’il existe aussi des ressources de consultation psychologiques offertes par le Centre de santé et de consultation psychologique (CSCP). Celui-ci offre exclusivement ses services aux étudiants et au personnel de l’UdeM. C’est possible de les rejoindre par téléphone 24 h/24 ou d’obtenir des consultations individuelles à proximité de tes cours puisque c’est situé juste en face du CEPSUM. N’hésite pas à consulter dès les premiers signes de détresse.

Isabelle Doré détient une maîtrise en sociologie, un doctorat en santé publique-épidémiologie de l’UdeM et un postdoctorat en kinésiologie de l’Université de Toronto. Dans sa programmation de recherche, elle s’intéresse particulièrement à l’activité physique en contexte de groupe comme stratégie pour renforcer ces mécanismes sociaux et ultimement promouvoir la santé mentale et prévenir les symptômes de troubles mentaux. Elle est également professeur adjointe à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de la Faculté de médecine de l’UdeM ainsi que chercheure régulière au centre de recherche du Centre hospitalier de l’UdeM (CRCHUM).

Ahmed Jérôme Romain détient une maîtrise en réhabilitation par l’activité physique adaptée et un doctorat en Science du Mouvement Humain de l’Université de Montpellier (France) ainsi qu’un postdoctorat réalisé au Centre hospitalier de l’UdeM (CHUM) dans une clinique de premier épisode psychotique. Dans sa programmation de recherche, il s’intéresse à l’amélioration de la santé physique de personnes avec des troubles de santé mentale, aux stratégies de motivation ainsi qu’au lien avec l’obésité. Il est également professeur adjoint à l’École de kinésiologie et des sciences de l’activité physique de l’UdeM, et participe activement au projet Étude en mouvement développé par le CÉSAR et les SAÉ.

Charlotte Jacquemin diplômée en médecine familiale de l’UdeM, elle complète sa formation en médecine sportive à l’Université McGill, suite à laquelle elle obtiendra son diplôme en médecine du sport de l’Académie canadienne de médecine du sport et de l’exercice. Depuis, sa pratique se partage entre la médecine du sport à la Clinique de physiothérapie et de médecine du sport de l’UdeM et la médecine familiale à la Polyclinique Maisonneuve-Rosemont.

Crédits: Inclut des images créées par Siora Photography – « School Girl with Book in front of natural rustic red brick background holding book up to her face. » • Greg Rosenke – « group of athletic women in running shoes climbing a trail in the forest » • Clique Images – « man running in the city » • Mitchell Hollander – « untitled image » • Joyce McCown – « A view of books on a shelf from above » • Nik MacMillan – « Me and my film crew were setting up for a basic interview. Before the interviewee sat down for the camera, the interviewer went over some questions with him. They proceeded to bounce ideas off of each other and had an energetic brainstorm. »